James Cameron : un cinéaste visionnaire
Une carrière née de l’adversité
Il existe peu de cinéastes capables de conjuguer avec autant de force le spectacle et le propos, l’exploit technique et le message humaniste. James Cameron est de ceux-là… Et sans doute le plus radical d’entre eux. L’ironie de l’histoire veut que cette carrière monumentale ait débuté en 1981 avec Piranha II : Les Tueurs volants, un nanar de série Z tourné en Italie, dont Cameron fut écarté du montage final. Des piranhas volants aux records planétaires de Titanic et Avatar : le parcours tient du conte de fées hollywoodien. Ou plutôt de la revanche méthodique d’un perfectionniste obsessionnel (et parfois tyrannique) qui n’a jamais oublié l’humiliation de ses débuts. Cameron a transformé cette rage en carburant pour aligner, film après film, les plus gros succès de l’histoire du cinéma. Une trajectoire vertigineuse qui dit beaucoup de sa détermination.
Des œuvres traversées par deux obsessions
Depuis quatre décennies, le réalisateur canadien déploie une œuvre singulière, traversée par deux obsessions qui ne l’ont jamais quitté : la représentation des femmes fortes et la sauvegarde de notre planète bleue. Deux combats qui n’en forment qu’un, au fond. Car ce que Cameron filme inlassablement, c’est notre capacité collective à nous élever, à dépasser nos peurs primitives, à choisir la vie plutôt que la destruction.
Des héroïnes au cœur du récit
Sarah Connor, d’abord. Cette serveuse ordinaire transformée en guerrière, sculptée par la nécessité de protéger l’avenir de l’humanité. Puis Ripley, qu’il reprend à Ridley Scott pour en faire une mère absolue, viscérale. Rose, qui survit au naufrage du Titanic en refusant les codes d’une société patriarcale mourante. Neytiri et les femmes Na’vi, gardiennes d’un écosystème sacré face aux prédateurs industriels… Ces héroïnes ne sont pas des faire-valoir. Elles portent le récit, incarnent la résilience, imposent leur vision. Cameron filme leurs muscles autant que leurs larmes, leur rage autant que leur tendresse.
Un cinéma devenu manifeste écologique
Mais cette révolution des représentations se double d’une urgence écologique qui imprègne désormais chaque image. Abyss annonçait déjà, en 1989, cette fascination pour les profondeurs océaniques. Titanic filmait la démesure humaine engloutie par les eaux. Et la saga Avatar constitue le manifeste le plus explicite : Pandora n’est qu’un miroir tendu à notre Terre agonisante, ses océans bioluminescents, un rappel poignant de ce que nous sommes en train de perdre. Cameron ne se contente pas de filmer l’eau. Il en fait le symbole même de la vie, de la connexion universelle. Plongeur confirmé, explorateur des abysses, il a consacré des années à documenter les fonds marins. Son cinéma est devenu militant sans cesser d’être spectaculaire.
Un regard qui transforme le cinéma populaire
Ce numéro vous invite à redécouvrir cette filmographie unique et à mesurer l’influence considérable de cet artiste qui a su faire du cinéma populaire un vecteur de transformation sociale. Parce que Cameron nous le rappelle : les héros dont nous avons besoin sont des héroïnes. Et alors que certains sont obnubilés par l’envie de conquérir Mars façon Weyland-Yutani, l’avenir de l’humanité se joue sans doute dans ces océans que nous avons si peu explorés…
Sommaire
James Cameron – Portraits & Thématiques
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James Cameron, l’explorateur — p. 6
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James Cameron, l’homme des profondeurs — p. 40
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La révolution du morphing — p. 64
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Jack et Rose : la lutte des classes — p. 84
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Titanic, premier film à 1 milliard — p. 86
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Jake & Neytiri, le couple le plus mixte du cinéma… — p. 100
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La 3D a trouvé son maître — p. 102
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Un nouveau chapitre de la 3D signé Cameron — p. 110
Saga Terminator
Saga Aliens
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Aliens — p. 30
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Ellen Ripley — p. 36
Titanic
Univers Avatar
Autres films & projets
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Piranha — p. 10
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Abyss — p. 48
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True Lies — p. 68
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Strange Days & Solaris :
Quand Cameron laisse la caméra aux autres — p. 134
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Alita : Battle Angel — p. 136
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Terminator sans James Cameron — p. 142
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Projet : L’Empire de Lightstorm au-delà de Pandora — p. 148
James Cameron hors cinéma
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James Cameron à la TV : Dark Angel — p. 150
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James Cameron : le documentaliste — p. 154
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James Cameron : le visionnaire — p. 168