Les Mystères du Moyen Age n°29 - La sorcellerie au Moyen Age
Reportage : Cordes-sur-Ciel, cité cathare et alchimique par Pascal Cazottes, auteur et historien.
Cordes-sur-Ciel, bastide du sud-ouest située au nord du département du Tarn, n’avait, à son origine, que « Cordes » pour seul nom, les mots la qualifiant de « sur ciel » n’ayant été ajoutés que très récemment, en 1990. Et pourtant, Cordes semble avoir depuis toujours porté ce qualificatif. Lorsque les matins d’hiver, le brouillard vient à envahir la vallée, tel un mur de nuages avançant inexorablement, et que la vieille cité, hissée sur son promontoire, émerge des nues, nous avons bienl’impression que Cordes est comme suspendue dans le ciel.
La Sorcellerie au Moyen Âge par Jacques Sirgent, auteur et historien.
La magie et la sorcellerie sont au coeur du Moyen-Age qui fut avant tout et dès le commencement, l'époque de la christianisation de l'Europe, souvent à marche forcée et c'est un euphémisme. Magie et sorcellerie touchent de près à la religion car ne parle-t-on pas d'ésotérisme chrétien ? Ces courants de pensée rituelistiques qui ont été des exutoires, des contre-pouvoirs, des élans de révolte et de désespoir(s), des fenêtres ouvertes sur un imaginaire interdit, furent aussi et surtout une manière commode pour les forces dominantes d'expliquer et justifier une des répressions les plus sanglantes que l'histoire du monde, dit civilisé, ait connue, en quantité et en intensité.
La Légende du Graal dans les contes médiévaux par Jean-Philippe Camus, historien.
La pensée médiévale considérait que tout fait tangible du monde réel renfermait des symboles et dissimulait un secret d’ordre spirituel. La légende du Graal s’inscrit parfaitement dans cette conception. Pour Denys l’Aéropagite : « Le calice par sa rondeur et son large évasement, est le symbole de la Providence qui embrasse indistinctement toutes les créatures dans sa sollicitude, et qui n’a ni commencement ni fin. » Le mot Graal qui fut employé pour la première fois par Chrestien de Troyes était un nom connu à son époque. Bien que l’étymologie de ce nom demeure incertaine, certains l’ont rapproché du mot grec cratère, on peut affirmer que généralement, les mots dérivant de Graal désignent des récipients à ouverture large.
Guillaume et la conquête normande par Aurélien Jouve, journaliste.
Guillaume, le futur conquérant de l'Angleterre, naquit à Falaise vers 1027 ; il était fils naturel du duc Robert le Magnifique et d'Arletta, fille du tanneur Fulbert. Il avait seulement sept ans quand son père mourut, à Nicée, au retour d'un pèlerinage aux lieux saints (1035). Mineur et bâtard, il fut cependant reconnu par les barons normands, et grandit sous leur tutelle ; mais quand, à vingt ans, il prétendit
régner par lui-même, une partie d'entre eux se souleva. A l'est de la Dive, dans la partie de la Neustrie concédée à Rollon par Charles le Simple, personne ne bougea ; mais à l'ouest, dans le Bessin et le Cotentin, où les Danois avaient continué de s'établir longtemps après la conquête, la noblesse soulevée prétendit renverser Guillaume et mettre à sa place son cousin, Gui de Bourgogne.
Philippe IV le Bel, le premier roi maudit ? par Bérangère Bienfait, auteure et historienne.
Ce fut au petit-fils du saint roi qu’il appartint donc de redonner à la monarchie tout son lustre et, en usant de méthodes totalement opposées à celles de son grand-père, de rendre au royaume de France la première place en Europe. Le règne de Philippe le Bel fut important à plus d’un titre. Non seulement il apporta une consolidation de la dynastie et un accroissement considérable du territoire national, mais
il vit de plus en plus nettement s’affirmer le sentiment de l’unité nationale et la conscience de l’État.
EDITO
Sorcier et sorcellerie dérivent du mot sort, maléfice lancé par un « jeteur de sorts », sortiarus en latin. Selon une acception générale du terme le sorcier est « Celui, celle qui passe pour avoir fait un pacte avec le diable, à l'effet d'opérer des maléfices, et pour aller à des assemblées nocturnes dites sabbat », le sorcier est un jeteur de sort, recourant à la magie. Il peut être « spécialiste » d'un domaine, telle la communication avec les esprits, généralement de défunts (on parle alors plus volontiers de mage ou de voyant), ou l'animation d'êtres morts (nécromancien). Du point de vue anthropologique, le mot sorcier peut recouvrir différentes fonctions comme chaman ou homme-médecine. C'est aussi un personnage maléfique présent dans les contes et les légendes. La sorcellerie désigne tout ce qui est considéré comme surnaturel sans appartenir à la religion officielle ou tout ce qui est relatif au mal dans ces mêmes religions. Il apparaît que dans les mythologies des premières sociétés humaines (société matriarcale), la femme avait un rôle important. La religion ancienne devenant le diable de la nouvelle, le christianisme associa souvent les femmes à des rôles maléfiques telles les parques de la mythologie gréco-romaine ou encore Ève dans le mythe d'Adam et Ève, qui s'allie au serpent (agent du mal), pour plonger l'homme dans sa triste condition. Ceci explique partiellement le rôle prépondérant des sorcières à celui des sorciers dans les mythes populaires européens. Volant dans les airs à califourchon sur son manche à balai, ainsi est représentée la sorcière dans l'iconographie populaire occidentale.
Antithèse de la fée, elle a les mêmes fonctions que le sorcier, tant en anthropologie que dans les contes et légendes. La caractérisation européenne de la sorcière ne provient pas d'une source unique. Certaines croyances païennes suggèrent que les sorcières étaient simplement des femmes chaman qui ont été progressivement transformées en figures malveillantes par la propagande chrétienne. Cette vision est simpliste dans la mesure où elle suppose que l'image folklorique de la sorcière provient d'une seule source, ce qui n'est pas le cas. En effet, la caractérisation de la sorcellerie ne peut se résumer à une caricature de la prêtresse païenne ; elle a évolué au cours du temps et est une combinaison de nombreuses influences. Dans les premiers temps du christianisme en Europe, la population, habituée à l'usage de la magie dans la vie quotidienne, attendait du clergé une forme supérieure de magie par rapport à l'ancienne magie païenne. Alors que la chrétienté concurrençait le paganisme, ce problème était d'une importance cruciale pour le clergé, qui peu à peu substitua aux pratiques ancestrales le culte des reliques des saints et du Christ, reprenant ainsi l'usage populaire d'amulettes et de talismans. La vision européenne traditionnelle de la sorcellerie veut généralement que le sorcier, tel Faust, signe un pacte avec le diable, par lequel il lui vend son âme en échange de pouvoirs surnaturels. Les sorciers et sorcières furent accusés de renier Jésus et les sacrements, de se rendre au sabbat - assemblée nocturne où ils étaient supposés exécuter des rites diaboliques, parodies de messes ou d'offices de l'Église, d'y vénérer le « prince des ténèbres », afin d'obtenir un certain pouvoir. Suivant l'universitaire Max Dashu, de nombreux éléments de la figure de la sorcière médiévale trouvent leur source avant l'émergence du christianisme. Ceux-ci peuvent être trouvés dans les bacchanales, notamment du temps où ces pratiques étaient menées par la prêtresse Paculla Annia (de 188 av. J.-C. jusqu'en 186 av. J.-C.). Essayons d'en savoir plus sur la sorcellerie médiévale...
Bonne lecture !
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Référence | 9000-HIB 29 |
Éditeur | Diverti Editions |
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