Le fanatisme - De l'Antiquité à nos jours - Mondes Anciens n°2
Avec l'apparition des attentats causés par des islamistes extrémistes, le fanatisme devient l'un des principaux enjeux de ce début de XXIème siècle. Ce numéro de Mondes Anciens vous permet de comprendre ce qu'est le fanatisme et comment il a évolué au cours des différentes périodes : de l'Antiquité à aujourd'hui, en passant par le Moyen-Age, la Renaissance et l'époque Contemporaine.
Le fanatisme à travers les époques
L'Antiquité : Pendant les premiers stades de son histoire, l'humanité était polythéiste. Les peuples de l'Antiquité, tels que les Grecs, les Romains et les Égyptiens, entre autres, croyaient en l'existence de plusieurs dieux, chacun associé à des domaines spécifiques et souvent regroupés dans un panthéon, parfois liés par des liens familiaux. Cependant, au fil des siècles, une nouvelle idée a commencé à émerger : la croyance en un seul Dieu. Cette transition a malheureusement également engendré l'émergence potentielle de dogmes uniques, ce qui a pu conduire à la naissance de fanatismes.
Le Moyen-Age : À la suite de la chute de l'Empire romain, de la disparition de l'empereur et du démembrement de l'Empire en divers royaumes barbares, le rôle du pape s'est considérablement renforcé en tant que principal souverain de l'Occident, exerçant un pouvoir à la fois temporel et spirituel. Au XIIe siècle, sous le pontificat d'Innocent II, cette ambition papale fut réaffirmée avec la vision de créer une vaste théocratie, où Rome serait la capitale et où le pape aurait également le contrôle de la couronne impériale.
La Renaissance : Durant le Moyen Âge, les papes jouissaient d'une autorité morale et spirituelle considérable sur la chrétienté occidentale. Cependant, à l'époque de la Renaissance, leur comportement évolua et certains adoptèrent un style de vie princier, affichant ouvertement leurs liaisons avec des maîtresses et leurs enfants illégitimes. Cette attitude choqua de nombreux fidèles et suscita un mécontentement croissant. L'opposition de l'Église aux appels en faveur de réformes et de liberté de conscience provoqua des réactions, entraînant des décisions aux conséquences dramatiques.
L'époque Contemporaine : De nouvelles formes de fanatismes, « Le fascisme est une conception religieuse de la vie, dans laquelle l’homme est perçu dans son rapport immanent à une loi supérieure, à une volonté objective, qui transcende l’individu et l’élève au rang de membre conscient d’une société spirituelle ». C’est ainsi que Benito Mussolini lui-même définissait le fascisme en 1932.
Aujourd'hui : Malgré le chaos apparent de leurs actions spectaculaires, qui les font paraître comme les extrémistes musulmans les plus fanatiques, l'État islamique suit en réalité une stratégie définie qui a été élaborée par des idéologues islamistes depuis le début des années 2000.
EDITO :
Si le fanatisme est un paramètre omniprésent dans l’Histoire de l’humanité, la France, à l’abri dans sa structure démocratique et républicaine, semblait relativement préservée, depuis un temps plus ou moins long. Les attentats de janvier 2015 ont ravivé cette peur ancestrale, la peur de l’arbitraire, la peur de l’intolérance, la peur des Hommes qui n’ont justement pas peur de mourir ! Si le fanatisme, au sens littéral du terme, est intimement lié au religieux, on s’aperçoit que les périodes polythéistes sont relativement éloignées de ce fl éau qui mêle superstition, croyance et fantasme. La notion de fanatisme semble se développer – et même se structurer – autour de la notion de monothéisme, voire de monolâtrie pour Jean Soler (L’invention du monothéisme). Si la croyance en un dieu unique exclut les autres formes de divinité, constituant ainsi un terreau fertile pour l’intolérance, il est paradoxal que ce même monothéisme puisse être matriciel de la notion même de démocratie, et pourtant… mais c’est une autre histoire. En eff et, il y a bien longtemps que le fanatisme n’est plus l’apanage des adeptes du « temple » et qu’il a gagné d’autres sphères ; de la politique au sport, le fanatisme semble être une notion protéiforme dont le seul point commun demeure sa dernière phase : celle de la violence mortifère. Cette longue enquête sur ce phénomène plurimillénaire, mais de triste actualité, n’a pas vocation à l’exhaustivité ; elle propose de balayer les quatre grandes périodes de l’Histoire que sont l’Antiquité, le Moyen Âge, les périodes dites moderne et contemporaine, afi n de tenter de comprendre les mécanismes de ce fl éau à des périodes données. Elle propose également d’illustrer le fanatisme à travers les âges par des « focus » sur des situations emblématiques, révélatrices du fanatisme dans une situation précise ; du sacrifi ce des Zélotes à Massada à l’assassinat de la mathématicienne Hypatie, des tribunaux de l’Inquisition aux massacres de la Saint-Barthélemy, de la conversion des Amérindiens au meurtre d’Henri IV, des antidreyfusards au fascisme, de la théorie de la race supérieure aux Einsatzgruppen, pour fi nir sur le phénomène Daesh. Un sujet passionnant, inépuisable, et de triste actualité.
Bonne lecture,
Philippe Ilial, professeur d’Histoire-Géographie
Pays de fabrication | France |
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Référence | 15037-HIQ 02 |
Date de parution | 24 avr. 2024 |
Éditeur | Diverti Editions |
Nombre de pages | 116 |
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