Politique et corruption : argent et pouvoir sont-ils indissociables ? - Dossiers Secrets 2

AU SOMMAIRE

DOSSIER : POLITIQUE & CORRUPTION, Enquête sur les voleurs à cravate de la République
Les affaires font la une des médias, sont à l’origine de grandes lois mais elles persistent et empoisonnent toujours la vie démocratique.

- De Gaulle : l’exception ?
- Pouvoir et affaires, ça ne date pas d’hier !
- Les pilleurs d’État
- Corruption : horizon indépassable...

FAKE NEWS : Vous pensez tout savoir sur tout ? … détrompez-vous.

DU CÔTÉ DE LA LOGE
- Révolution française, une affaire de maçons ?
- Politique et franc-maçonnerie, des liens troubles…

L’ILLUSTRE INCONNU : Talleyrand, météore diplomatique. Il a connu 8 régimes politiques successifs !

LE GRAND DÉBAT : Internet, fin d’un rêve ?

À L’OMBRE DE L’ÉTAT : Affaire Ben Barka, déraison d’État. Les personnages clefs de cette affaire qui défraie toujours la chronique.

L’ÉNIGME LITTERAIRE : Émile Ajar, la quête de l’autre… Quand le double de Romain Gary devint un romancier célèbre. 

EDITO

Peut-on se passer d’un chef ?

Notre dossier central, consacré à la corruption politique, pose en filigrane cette question, probablement aussi ancienne que l’humanité elle-même : nos sociétés peuvent-elles se passer d’un chef pour les représenter ? En effet notre espèce, « homo sapiens sapiens », est grégaire, c’est-à-dire que ses membres nécessitent de vivre en troupeaux. Pardon, de former des sociétés… Et cette notion de groupe entraîne une logique hiérarchique, avec des chefs et des exécutants. En résumé : une notion de répartition et de symbolique du pouvoir. Classiquement le chef, ou dominant, porte les attributs visibles de ce pouvoir.

Il y a ainsi toute une symbolique qui dépasse l’espèce humaine. Chez les autres terriens qui vivent, comme nous, en groupe, le chef va ainsi se servir en premier, s’arroger les parts les plus nobles. Nous n’échappons pas à cette « logique » de l’exercice du pouvoir et l’homme, cet « animal politique », va avoir tendance à se servir au détriment du reste de la communauté. Rappelons que cette citation d’Aristote signifie que l’homme accède à son humanité par la politique, c’est-à-dire par sa capacité à dépasser la logique individuelle pour penser à l’échelle du groupe. Malheureusement, son « animalité » le rattrape et le « politique » va avoir tendance à privilégier son intérêt individuel à celui du groupe qu’il représente.

Pourtant, ainsi que le soulignait déjà le politologue Daniel Gaxie, « il faut savoir s’extraire de son groupe pour mieux le représenter ». Le politique devrait-il ainsi s’extraire de son « animalité humaine » pour mieux représenter les humains et, ainsi, accéder à l’essence même de cette « animalité politique » dont nous entretenait Aristote ? Las, lorsque l’on se penche sur les affres des Républiques et des scandales politiques qui les ont émaillés, il est loisible de penser que cette « animalité politique » n’est toujours pas à la portée de nos hommes politiques… Un dossier éclairant, à méditer et à décortiquer.